Abstraction
Il y aura des taches de couleur qui vous irriteront de douceur
Des éclats fulgurants de lumière
Inventés par la folle visionnaire
De l’esprit épris d’Alchimie
Par des pinceaux jouant la bigamie
Des brouillaminis désunis
Par des vernissages finis et infinis
De drôles de dessins sibyllins
De significations terriennes orphelins
Des élans souvent désopilants
D’une âme aux regards ensorcelants
Un grain de génie fervent
Qui jette son espoir au Vent
Fille du feu et du soleil,
Une sorte de peinture polyphonique, grave et sourde, brillante comme une faïence marocaine, au soleil pigmenté de Marrakech, froide comme la brume polaire d’un matin norvégien.
Fille du feu et du soleil, prêtresse d’une noce barbare où l’on coulerait dans la forge, l’arme magique pour découper le réel, le remonter sur la toile, en un geste flamboyant, acéré aussi, nerveux, travaillé jusqu’au bout d’une nuit épuisante.
Odile Dhorme peint, depuis qu’elle sait combien c’est vital à sa musique interne, à son équilibre d’artiste et de femme engagée. Pas militante de l’art, juste intraitable avec son geste, qu’importe le prix à payer.
Une nature rebelle qui rappelle comme Klee, voire Kandinsky après le Bauhaus, que la musique est omniprésente.
Elle peint sur Dead Can Danse, de la musique ethnique, peu de chanson, jamais de diva, jamais rien d’inutile, ni de facile.
Une polyphonie donc, mais terriblement exigeante, qui ne cache rien derrière un verbiage de couleurs, avec ses poncifs éculés, sa forme d’art pour l’art.